"Le quotidien, l'actualité, sont des sources inépuisables d'attention et de réflexion. Ce sont des influences sujets à interrogations, analyses et interprétations. Mon approche reste sensible a la fois à la beauté de ce monde et à ses tensions.
Mon travail de plasticien se développe souvent sous formes de séries pour aller jusqu'au bout d'une histoire, d'une rencontre, d'une idée.
Je me suis défini comme Sculpteur d'images. Paradoxe lorsque l'on sait que
l'image est plate et que toute révélation d'un espace et d'une profondeur dans l'image est un effet de reconstruction de l'esprit qui n'a souvent pas vu par avance la réalité que propose l'image.
Donner présence à la surface et au volume dans l'image permet de questionner différemment le réel et d'engager des chemins de sensibilité différents. Dans la sculpture d'images implicitement le
visuel perd une certaine aura car contraint par la forme. Son espace de représentation c'est enroulé dans les trois dimensions et l'image devient plus facilement symbolique car quelque part en
contradiction avec ce qu'elle représente.
La sculpture d'images permet donc une vision réelle du matériau même de l'image, libéré, se développant en volume dans l'espace de vie. L'effet fusionnel de projection dans cet abime de représentation qu'est l'image vers laquelle on est si rapidement aspiré s'efface quelque peu avec le retour de la matérialité.
Je ne suis pas théoricien de l'image je perçois simplement dans l'aventure de mon travail artistique des questions. J'interroge l'image relayé par la forme, la lumière, l'animation sans faire l'impasse sur l'image immatérielle envahissant nos réseaux, si fragile, si éphémère et si présente maintenant dans nos rapports humains."
Dominique Bosq